Afin d’accompagner les acteurs et actrices de ses territoires d’intervention pour mettre en œuvre des stratégies d’atténuation et d’adaptation au dérèglement climatique, favoriser la transition vers une société plus économe en énergie et en ressources naturelles et préserver ainsi l’avenir des populations et des écosystèmes. ID anime en France le volet capitalisation d’un projet de renforcement des ONG françaises dans la mise en œuvre d’une réponse commune et efficace face aux impacts des changements climatiques porté par la Commission Climat de Coordination Sud (CCD).

A ID, nous sommes convaincu-es que l’humanité s’apprête à partager une communauté de destin mondiale, potentiellement tragique, au regard des impacts sur le climat et la biodiversité des activités humaines. Nous faisons le choix de l’action pour un devenir commun qui devra nécessairement passer par l’accompagnement des populations les plus vulnérables face aux conséquences prévisibles du dérèglement climatique et de la baisse de la biodiversité.

Nous sommes convaincu-es de la force et du potentiel de celles et ceux qui agissent à leur échelle, dans l’ici et le maintenant, acteurs et actrices de leurs territoires aussi fragiles et menacés qu’ils soient.

Nous sommes convaincu-es de la nécessité d’agir au plus proche et depuis les savoirs, potentiels, cultures, objectifs et rêves des acteurs et actrices des territoires (associations, institutions, communautés, entreprises) et souhaitons les accompagner dans la mise en œuvre de solutions concrètes.

 

L’urgence climatique et les menaces sur la biodiversité impacteront d’abord les plus vulnérables.

Le dérèglement climatique est aujourd’hui un état de fait avéré.

En 2015, 195 pays lors de la COP21 se sont engagés via l’accord de Paris pour une limitation de la hausse de la température en faisant tous les efforts pour la maintenir « en deçà de 1,5°C ».

L’accord de Paris repose sur le constat de la responsabilité historique des pays industriels émetteurs, sur l’importance d’une croissance propre des pays émergents, et reconnaît également des impacts forts pour les pays, régions ou populations les plus vulnérables.

La Banque mondiale estime dans un rapport publié en novembre 2015 que plus de 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté si les objectifs de réduction des gaz à effets de serre ne sont pas tenus. «Ce sont les plus démunis qui sont le plus durement frappés par le changement climatique. Le défi auquel nous sommes maintenant confrontés consiste à éviter que le dérèglement du climat ne plonge dans l’extrême pauvreté des dizaines de millions d’êtres humains», souligne Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale.

Parmi les nombreux effets du dérèglement climatique les mauvaises récoltes dues à la diminution de la pluviosité ou encore la flambée des prix alimentaires provoquée par des phénomènes météorologiques extrêmes menacent directement les populations les plus pauvres. Le continent africain pourrait être le plus durement touché, la flambée des prix alimentaires pouvant atteindre 12% en 2030 et jusqu’à 70% à l’horizon 2080.

Par ailleurs le dernier rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) estime qu’environ un million d’espèces animales et végétales sur les quelque 8 millions estimées sur Terre, sont menacées d’extinction, dont “beaucoup dans les prochaines décennies”.

75% de l’environnement terrestre a été “gravement altéré” par les activités humaines et 66% de l’environnement marin est également touché. Selon Robert Watson, président de l’IPBES, “Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier”.

Face à ce constat des solutions existent.

A ID, nous faisons le choix de concentrer nos efforts à l’échelle des territoires et d’agir sur deux axes qui représentent des aspects stratégiques de la lutte et l’adaptation au dérèglement climatique soit la thématique énergie et celle de la protection des ressources naturelles via notamment des actions de reboisement. Accompagner la transition vers une société plus économe en énergie et en ressources naturelles est une nécessité.

Depuis 2011 ID assure la continuité et l’animation de son expérience en matière d’efficacité énergétique, d’énergies renouvelables, de gestion des ressources naturelles, de reboisement et d’accompagnement des acteurs locaux impliqués dans ces domaines.

Des solutions locales pour un impact global.

La satisfaction de tous les besoins fondamentaux humains (eau, alimentation, santé et éducation) passe par la disponibilité de l’énergie. Chez ID, nous avons la conviction que l’accès universel à des services énergétiques efficients, résilients et décarbonés est donc un enjeu crucial pour les populations des pays les plus fragiles.

 

En menant aujourd’hui 4 programmes dans 6 pays d’Afrique Centrale, de l’Ouest et de l’Océan Indien (Burkina Faso, Comores, Congo, Madagascar, Sénégal et Tchad) nous avons pour objectif d’accompagner les actrices et acteurs des territoires à améliorer leur accès à des sources et services énergétiques tout en favorisant les dynamiques sociales et économiques locales ainsi que la gestion raisonnée des ressources.

ID contribue également aux côtés d’une trentaine d’autres ONG françaises à faire avancer les travaux de la Commission Climat et Développement (CCD) de Coordination Sud, collectif des ONG de solidarité internationale françaises. Notre ambition est de participer à faire le lien entre la solidarité internationale et les nécessaires stratégies d’atténuation et d’adaptation aux dérèglements climatiques qui impactent les populations les plus précaires notamment dans leur accès à l’énergie.

Les programmes d’ID sur ce secteur s’articulent autour de trois volets complémentaires afin de favoriser une approche systémique et pérenne à l’échelle d’un territoire.

Nous accompagnons les acteurs économiques garants de la pérennisation des filières de production et de distribution de produits énergétiques.

Nous renforçons les acteurs économiques des secteurs de l’énergie à usage domestique et productif pour le développement et la pérennisation d’une offre de produits adaptés aux besoins des populations (cuiseurs économes, unités de distillation d’huiles essentielles à haut rendement énergétique, équipements solaire photovoltaïque) et services (services financiers, services après-ventes, contrôle qualité, etc.).

Nous nous engageons aux côtés des communautés pour le reboisement et la restauration des écosystèmes par l’arbre.

Nous accompagnons les acteurs des territoires (communautés, société civile, institutions, collectivités, etc.) pour promouvoir une bonne gestion des ressources en bois (reboisement, aménagement et gestion raisonnée des ressources). Par exemple, nous développons avec eux des pépinières permettant un reboisement continu de leurs parcelles agricoles ou de leur environnement ou encore nous les aidons à mettre en place des plans d’aménagement participatif de leurs forêts. Nous menons également des actions de sensibilisation autour de l’importance de la protection des arbres et des services écosystémiques qu’ils rendent.

Nous renforçons les compétences des actrices et acteurs des territoires pour un impact pérenne de nos actions.

Nous accompagnons des Organisations de la Société Civile (OSC), institutions ou collectivités territoriales, partenaires d’ID à la mise en œuvre de nos programmes, pour leurs acquisitions de nouvelles compétences techniques. Cet accompagnement leur permet aussi de renforcer leur autonomie et leur capacité d’implication et de mobilisation du plus grand nombre autour des enjeux du développement soutenable de leurs territoires.

Ainsi nous souhaitons également contribuer aux stratégies nationales de transition énergétique qui visent l’abandon progressif des énergies fossiles au profit d’énergies renouvelables et qui s’accompagnent par des actions d’efficacité énergétique.

La qualité des projets d’ID sur la thématique Energie a été saluée à plusieurs reprises par l’obtention de prix : Un Energy Global Award en 2016 et le prix « Climat et Energies » en 2017 par le réseau « 1% pour la planète » pour le projet FYDECO (Filière Ylang-Ylang – Développement Écoresponsable) récompensant l’approche technique innovante et l’impact sociétal et environnemental de ce projet qui vise à la protection de la ressource en bois tout en améliorant les performances énergétiques des équipements de distillation de l’huile essentielle d’ylang-ylang, source de richesse et d’emploi aux Comores.

Programme en cours

  • Le projet FYDECO (Filière Ylang Ylang, Distillation eco-responsable) entame la 3ème et dernière phase (avril 2019 à mars 2022) d’une intervention initiée en 2013 et qui a pour objet d’accompagner les acteurs de la filière ylang-ylang afin que ce secteur soit un moteur pour un développement économique durable. Il s’articule autour de trois principaux volets : un volet efficacité énergétique avec la mise en place d’une filière autonome de production et de diffusion d’Unités de distillation à haut rendement énergétique ; un volet reboisement ayant permis le développement d’un plan d’approvisionnement en bois et le reboisement de plus de 100 000 arbres ; un volet accompagnement des acteurs de la filière amont et liens avec les acteurs de la filière aval ayant abouti à la création d’un cadre de concertation et à la mise en œuvre d’une Approche Orientée Changement (AOC) afin de favoriser la structuration de la filière.
  • Le projet multipays FCE2 (Filière Cuiseurs Economes) déployé au Congo, aux Comores, au Sénégal et au Tchad vise à favoriser l’émergence et la structuration de filières locales « cuiseurs économes » à usage domestique, de manière à réduire la pression sur la ressource bois exercée par les ménages. Ce projet initié dès 2013 au Congo est dans sa seconde phase (2018-2021) via un financement AFD.
  • Le PRODER (2016-2020), Programme de développement des énergies renouvelables, est un projet de la coopération décentralisée de la Région Nouvelle Aquitaine mis en œuvre par ID et l’ARD (Agence Régionale du Développement) de Fatick, au Sénégal. Il s’articule autour de quatre axes : l’appui aux filières de cuiseurs économes, le reboisement de terres salés, l’aménagement participatif de forêts et l’électrification rurale.
  • ID contribue également au projet PAMOC III – Projet d’Appui à la Mobilisation des ONG françaises sur le Climat – III (2019-2021) qui vise à renforcer la visibilité et le rôle des OSC de solidarité internationale françaises membres de la commission Climat de Coordination Sud et leurs partenaires au Sud dans le processus de mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Programme en cours d’élaboration

  • Le projet RESISTERRE (Résilience, Société et Territoires). En 2019 ID a fusionné avec l’Association Projets Solidaires (APS) qui intervenait au Sénégal et au Burkina Faso. En s’appuyant sur les acquis et sur les relations partenariales nouées dans ce cadre, ID souhaite mettre en œuvre dans la continuité des activités menées aujourd’hui (projet kit solaire et projet combustible) le projet Résisterre. Les territoires concernés par le projet sont confrontés aux difficultés inhérentes à la zone sahélienne : développement de la désertification et de la déforestation, insuffisance d’activités économiques et exode rural, manque d’accès à l’électrification et à l’eau potable, conditions sanitaires difficiles, etc. Et ce dans un contexte d’accroissement des menaces sur la vie terrestre en lien avec le changement climatique. Résisterre a donc pour objet de lutter contre le changement climatique via le développement de la résilience des territoires tout en contribuant à l’amélioration des conditions de vie.

 

 

En s’appuyant sur des partenaires locaux, ID souhaite orienter son action autour de quatre principaux axes :

1. Le déploiement d’une offre de produits et services adaptée sur le secteur de l’énergie (efficacité énergétique et énergies renouvelables à usage domestique et productif). Il s’agira de mettre à disposition des populations plusieurs produits énergétiques complémentaires, adaptés et fabriqués ou assemblés localement : des cuiseurs économes, des kits solaires et des biocombustibles (briquettes de coques d’arachide). L’ensemble de ces produits a d’ores et déjà été testé lors de phases antérieures misent en œuvre par APS et ont remporté l’adhésion des populations. Le projet vise un changement d’échelle de diffusion et le développement de la gamme.

2. Le renforcement des partenaires nationaux issus de la société civile et opérateurs de l’économie sociale et solidaire. Il s’agira d’accompagner la professionnalisation et la structuration des deux partenaires qui sont en charge de la diffusion de l’offre de produits et services soit l’association SEEPAT (Sauvons l’Environnement, l’Eau potable et l’Assainissement pour tous ») au Burkina Faso (qui coordonne et promeut la diffusion de la gamme de cuiseurs économes et de kits solaires) et de l’entreprise sociale de biocombustible « Yaakaar Environnement » au Sénégal (unité de fabrication et distribution des biocombustibles).

3. L’implication et mobilisation des communautés rurales autour des enjeux de résilience de leur territoire. Il s’agira d’accompagner des communautés villageoises de deux zones dans l’identification d’une vision collective et de changements touchant à la résilience et de favoriser via un appui financier la mise en œuvre des actions.

ID et ses réseaux

ID est membre actif de la Commission Climat et Développement de Coordination Sud et du Groupe Initiative (GI).

Documentation