La pandémie de Covid19 nous rappelle chaque jour la nécessité vitale de l’eau ainsi que les injustices qui y sont liées : comment éviter la propagation du virus en se lavant régulièrement les mains, si un accès à l’eau et à l‘hygiène n’est pas garanti ? Les milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à ces services essentiels sont exposées de manière exacerbée à la pandémie du coronavirus, mais également à de nombreuses autres maladies pourtant évitables comme la diarrhée, le choléra, la
rougeole, la pneumonie ou encore l’hépatite A.
2 milliards de personnes n’ont pas accès à des installations sanitaires élémentaires (toilettes avec chasse d’eau, fosses septiques, etc…) et plus de 600 millions de personnes pratiquent encore la défécation à l’air libre. L’accès à l’assainissement est souvent délaissé par les gouvernements et les politiques car
considéré comme tabou.
Et la France est concernée avec, en métropole, 250 000 personnes vivant dans la rue. Plus largement, 870 000 personnes n’ont pas accès à des toilettes (en grande majorité en zones urbaines). En Outre- Mer, la situation est encore plus préoccupante : 47% des habitants de Mayotte n’ont pas de toilettes à l’intérieur du logement et 10,3% de la population guyanaise vit au quotidien sans accès à des toilettes.

LES ELU.E.S PEUVENT ET DOIVENT AGIR ICI ET LA-BAS !

L’enjeu est grand mais heureusement des solutions existent ! Les collectivités françaises ont descompétences majeures et des leviers pour agir pour l’eau sur leur territoire ainsi qu’à l’international.
Dans le cadre de la campagne « L’eau est un droit ! », lancée il y a un an lors de la Journée Mondiale des Toilettes 2019, un collectif de 30 associations a sollicité les candidat.e.s aux élections municipales pour qu’ils s’engagent sur un Manifest’eau de 5 recommandations. Au final, 152 signataires ont été élu.e.s en
Métropole et en Outre-Mer, dont 52 maires (Bordeaux, Tours, Poitiers, Lyon, Grenoble, Lille, Rennes, etc.).
Des pistes sont proposées pour avancer : déploiement d’installations publiques d’eau, d’assainissement et d’hygiène dans les espaces publics et lieux collectifs, tarification progressive et sociale de l’eau pour aider les ménages les plus pauvres, raccordement des zones d’habitation informelle à l’eau courante,soutien à des projets de coopération décentralisée pour l’eau et l’assainissement avec des collectivités étrangères, par exemple via le mécanisme du 1% solidaire eau. Au travers d’une vidéo, lancée le 19 novembre, la campagne « l’eau est un droit » interpelle les élu.es pour aller vers des politiques ambitieuses pour un accès universel à l’eau et à l’assainissement ici etailleurs.

Pour ID, l’Eau et assainissement : la gouvernance clef de la pérennité

L’accès à l’eau et à l’assainissement ne se mesure pas uniquement en fonction du nombre et du type d’infrastructures. La durabilité de l’accès repose sur la capacité des acteurs locaux et actrices locales à gérer et maintenir le service accessible à la population.

Dans ce sens, l’Objectif de Développement Durable des Nations Unies (ONU) numéro 6 « Garantir l’accès de tou·tes à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable » a établi huit nouvelles cibles. Ces cibles portent sur le cycle de l’eau dans son ensemble : de l’accès universel à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène, à la bonne gestion et la protection des ressources en eau et la gouvernance.

Relever les défis de l’eau et de l’assainissement nécessite de relever le défi de la bonne gouvernance : c’est-à-dire de répondre aux questions « Que faire ? », « Qui fait quoi ?», « Pourquoi ?», « À quel niveau de gouvernement ? » et « Comment ? » tout en dépassant les nombreux obstacles politiques, institutionnels

(réorganisation territoriale et décentralisation) et économiques (faible capacité à payer pour le service, épargne faible). Initiative Développement (ID) est impliquée sur les problématiques d’accès durable aux services de l’eau, de l’assainissement, et de gestion des déchets, autour de 3 composantes :

  • L’amélioration de la gouvernance : appui à la gouvernance de l’eau et de l’assainissement auprès des usager·es, de la société civile, des institutions publiques et acteurs et actrices privé·es à l’échelle locale et régionale

>> Exemple : Renforcement de capacités, modèle de gestion, économie du service et tarification, délégation de service public

 

  • La réalisation d’infrastructures : maitrise d’œuvre d’infrastructures, études préliminaires aux opérations de réception

>> Exemple : Etude de diagnostic, avant-projet / projet, dimensionnement, dessin, chiffrage, guides méthodologiques…

  • L’information, l’éducation, et la communication : information, éducation et communication (IEC) dans le but de promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement, et la préservation des ressources

 

  • Ingénierie de projets : Maîtrise du cycle de gestion de projets et des activités associées, sur l’accès à l’eau, à l’assainissement, la gestion des déchets

 

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