Intégrer toutes les paroles pour poser un diagnostic réaliste

Le processus de décentralisation amorcé par plusieurs pays africains vise à promouvoir le développement local à travers l’identification participative des besoins des populations. Une telle vision procède de la volonté des acteurs de mettre en place un mode de gouvernance qui puisse donner une place aux initiatives citoyennes et offrir un espace de parole à tous les citoyen.ne.s, sans aucune forme de discrimination ou d’exclusion.

En effet, l’exclusion de groupes sociaux, qu’elle soit sociale, économique ou politique conduit fréquemment à poser un diagnostic erroné du territoire, à une identification faussée des enjeux et donc à la définition de réponses inadaptées aux attentes de la société..

Pour limiter ces risques de réponses non-adaptées, des processus de Concertation, peuvent favoriser la mise en place d’une démarche de construction collective des enjeux du développement durable et d’une vision commune du futur du territoire. Permettant une meilleure compréhension du maillage des acteurs, de leurs enjeux, de leur besoins, la concertation permet d’enrichir les projets communs à travers des échanges interactifs, voire des débats contradictoires entre les parties prenantes et donc de garantir leur cohérence et leur complémentarité. En outre, l’impulsion d’une reconnaissance de l’intérêt commun qui constitue un autre avantage de cette démarche permet de construire un meilleur mode d’appropriation des projets par les usagers, particulièrement pour les plus vulnérables, ceux-ci se trouvant inclus dans le processus de construction des réponses. Leurs défis sont alors entendus, et la définition des réponses intègrent leurs préoccupations majeures.

La concertation communale est donc un enjeu démocratique et citoyen. Il s’agit d’offrir un espace d’échange entre élus locaux, OSC et citoyens pour s’assurer de la participation effective de tous à la gestion de la cité d’une part et d’assurer un contrôle citoyen des actions de la commune afin d’améliorer la qualité des services offerts par celle-ci à la population d’autre part, notamment les plus vulnérables.

Le budget participatif  comme base de dialogue

Dans le cadre du programme KOMNAND 3, des actions publiques de concertation citoyenne ont permis de construire un budget participatif dans les 4 Comités de Développement d’Arrondissement (CDA). Les réunions de concertation ont permis de consulter les personnes en situation de handicap, leur inclusion étant fondamentale pour recueillir leurs enjeux spécifiques de développement. En effet, l’identification participative des besoins par le Comité de Développement (CDA) du 4eArrondissement de Moundou dans le processus d’élaboration de son plan de développement (PDA) a mis en relief une inadéquation des projets de construction des infrastructures publiques aux besoins des personnes à mobilité réduite, celles-ci n’intégrant pas de moyens d’accès adaptés. En réponse à cette problématique, qui empêche un groupe social de faire valoir son droit à un service publique accessible, la construction des passerelles d’accès est inscrit et jugé prioritaire par les membre du CDA du 4 éme arrondissement.