Bienvenu est arrivé en France pour Initiative Développement il y a un peu moins de six mois. Il nous expose son parcours, sa mission et les valeurs qui l'animent
Je suis volontaire de solidarité internationale. Cette mission est rendue possible grâce à IFAID, qui est ma structure d’envoi, et
Initiative Développement, qui est ma structure d’accueil. J’interviens au sein d’ID en tant que chargé d’appui au renforcement pédagogique.
À l’origine, le volontariat était surtout pensé pour des jeunes Français partant dans les pays du Sud pour des missions d’intérêt général. Le volontariat de réciprocité est né d’une autre idée : permettre aussi aux jeunes du Sud de venir en France, afin de créer un véritable échange et un partage d’expériences dans les deux sens.
C’est dans ce cadre que j’ai d’abord réalisé un service civique de réciprocité l’année dernière. Aujourd’hui, je poursuis cette expérience avec un Volontariat de Solidarité Internationale à Poitiers.
Ma mission dure douze mois. J’ai commencé par trois mois à Poitiers, puis je suis actuellement basé à Bordeaux pour six mois. Je suischargé d’appui au renforcement pédagogique.
J’appuie les partenaires du programme Résisterre, porté parle pôle Climat, Énergie, Forêt d’ID. Une première partie de mon travail consiste à accompagner ces partenaires dans un cadre commun de partage, afin de favoriser l’échange d’expériences autour de la mobilisation et de la sensibilisation aux enjeux climatiques.
Je fais également le lien entre un partenaire basé à Moundou, au Tchad, et un groupe d’étudiants en France dans le cadre d’un projet tutoré. Ensemble, nous travaillons à la conception d’outils pédagogiques. En parallèle, j’appuie aussi le pôle Climat, Énergie, Forêt sur le renforcement à distance des partenaires, notamment sur la mobilisation des jeunes et la sensibilisation au changement climatique.

Je travaille principalement avec l’UFEP, l’Union des Femmes pour la Paix, basée à Moundou. C’est un partenaire clé du programme Résisterre au Tchad. L’UFEP intervient dans les domaines de la paix, de la cohésion sociale et de la sensibilisation, notamment auprès des femmes.
L’organisation mène aussi des actions sur la gestion des ressources forestières et le changement climatique, afin de vulgariser l’information, de sensibiliser les jeunes et de renforcer les capacités d’adaptation face aux effets du dérèglement climatique.
Nous avons retenu deux thématiques principales : la résilience climatique et la déforestation. Les outils s’adressent principalement aux jeunes collégiens et lycéens, avec l’objectif de rendre ces enjeux compréhensibles et accessibles.
Mon rôle est aussi de faire le lien entre le partenaire et les étudiants. Étant originaire du Tchad, je connais bien le contexte local et les réalités du public. J’accompagne donc les étudiants pour adapter les outils conçus en France au contexte tchadien.
Oui. Un diagnostic de vulnérabilité au changement climatique a été réalisé à Moundou. L’objectif est de traduire ce diagnostic, qui contient des éléments parfois très techniques, en outils pédagogiques simples, ludiques et innovants, adaptés aux publics ciblés par l’UFEP, notamment les jeunes.
Avec mon collègue, Tristan, nous avons présenté aux étudiants plusieurs outils pédagogiques existants en France pour qu’ils puissent s’en inspirer. L’idée n’est pas de les reproduire à l’identique, mais de les adapter au contexte tchadien.
Nous travaillons notamment sur des jeux de cartes, des jeux de simulation ou encore des formats ludiques comme des puzzles. La méthodologie est encore en construction, mais l’objectif est clair : créer des outils simples, interactifs et adaptés aux réalités locales.
Initiatives Jeunes coordonne les projets tutorés, appelés «Défis ». Dans ce cadre, je travaille avec eux pour coordonner le lien entre lesétudiants et l’UFEP.
Une autre partie de ma mission consiste à proposer des outils supplémentaires pour renforcer les ressources d’Initiatives Jeunes sur les questions d’éducation à la citoyenneté internationale et de solidarité internationale.
J’ai d’abord réalisé un service civique de dix mois, centré sur la sensibilisation aux enjeux climatiques. Après cette expérience, je suis retourné au Tchad pendant un an, où j’ai partagé et valorisé ce que j’avais appris.
En tant que bénévole à l’Espace France Volontaires, j’ai ensuite découvert l’offre proposée par l’UFEP et Initiative Développement. Le projet m’a immédiatement parlé. Je me suis dit que c’était une opportunité d’acquérir de nouvelles expériences, puis de les valoriser à mon retour au Tchad, auprès d’autres partenaires et associations.
Je suis engagé depuis longtemps au sein de plusieurs associations au Tchad, notamment sur les questions de protection de l’environnement et de changement climatique. Je milite pour que les jeunes soient mieux informés, outillés et inclus dans ces enjeux.
Venir en France me permet d’acquérir de nouvelles compétences et expériences, que je pourrai ensuite transmettre et valoriser au Tchad et plus largement en Afrique.
Les jeunes font partie des populations les plus vulnérables face au réchauffement climatique. Ils doivent avoir accès à l’information, aux solutions, et comprendre comment s’adapter et renforcer leur résilience.
Ils ont aussi un rôle à jouer dans les prises de décision. Pour cela, il est essentiel de les former, de les sensibiliser et de leur donner des outils concrets. Étant originaire du Sahel, une région particulièrement exposée, je suis convaincu qu’il est indispensable de passer à l’action, plutôt que de rester spectateur.
Je m’inspire souvent d’un livre intitulé « L’engagement a un prix à payer ». S’engager peut sembler, à court terme, comme un sacrifice. Mais à long terme, cela ouvre des portes et crée des opportunités.
Mon parcours en est un exemple : mon engagement associatif m’a permis de vivre un service civique, puis un VSI, et d’acquérir de nombreuses expériences. Mon message aux jeunes serait simple : ne vous laissez pas impressionner par les discours, passez à l’action. Il vaut mieux agir que rester spectateur.
Un don, c’est un acte de solidarité qui peut changer des vies. Même si on ne connaît pas directement les personnes soutenues, ce geste peut apporter un sourire, une opportunité, un avenir meilleur.
Soutenir Initiative Développement, c’est soutenir des initiatives concrètes en faveur de la solidarité internationale et des populations qui en ont besoin.
Dans le cadre d’Initiatives Jeunes, je coordonne des projets tutorés avec un groupe d’étudias en première année de BUT Carrières sociales à Bordeaux. Je fais le lien entre ces étudiants et le partenaire UFEP.
L’UFEP dispose aujourd’hui principalement d’une boîte à images pour sensibiliser aux enjeux forestiers et climatiques. L’objectif de ce projet est de concevoir de nouveaux outils pédagogiques. À mon retour au Tchad, je partagerai ces outils avec les partenaires afin qu’ils puissent les utiliser et les valoriser sur le terrain.
Cette mission est avant tout une formation pour moi. À mon retour, je souhaite partager et transmettre ce que j’ai appris. Je prévois notamment de renforcer les capacités des animateurs de l’UFEP pour qu’ils puissent s’approprier les outils pédagogiques que nous aurons conçus.
Sur le plan personnel, cette expérience m’inspire aussi pour la suite de mon parcours. Elle me donne envie de m’orienter davantage vers la gestion de projets liés au climat, à l’énergie et à la solidarité internationale.