Contexte du pays en 2023

Comme pour l’ensemble de la sous-région, le Sénégal a été particulièrement impacté par un environnement économique dégradé au cours de l’année 2022. Conséquence de la crise de la COVID, mais également de la situation en Ukraine qui a fortement fragilisé les ménages vulnérables, tout autant que le secteur agricole. Ainsi, pour la première fois en plus de dix ans, les indicateurs de malnutrition aiguë et chronique ont connu une hausse, avec plus de 1 300 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire. En plus du contexte mondial, la pluviométrie importante, mais erratique de l’hivernage passé a conduit  à une baisse des rendements au niveau des cultures vivrières.

Cette situation est venue fragiliser un contexte socio-politique déjà tendu en 2021, au cours d’une année 2022 marquée par plusieurs temps électoraux. Si les élections locales (commune et département) n’auront finalement connu que peu de heurts, avec un impact malgré tout sur les programmes de ID, les élections législatives ont pendant un temps laissé penser à une résurgence des violences urbaines de 2021. Bien que celles-ci ne se soient pas reproduites, la situation actuelle témoigne de tensions de plus en plus importantes, qui ne feront qu’augmenter avec la période pré-électorale mouvementée qui s’annonce.

La stratégie d’ID

Depuis novembre 2021, le Sénégal a connu plusieurs évolutions avec le lancement du programme RésiSTerre. Ce dernier a notamment permis une structuration renforcée de l’équipe ID, avec l’arrivée d’un représentant pays, puis Directeur pays, le recrutement d’un responsable programme, d’un assistant responsable programme et d’une administratrice-financière. L’équipe peut paraître encore petite, au regard des enjeux opérationnels, mais il est important de rappeler qu’ID au Sénégal intervient avant tout par délégation. Cela à la fois par nécessité, que par les opportunités partenariales qui se présentent sur nos zones d’interventions et la qualité des structures avec lesquelles nous collaborons.

La structuration d’ID au Sénégal s’est poursuivie, en actant notamment sur plusieurs principes :

  • La cohérence géographique des interventions, avec une concentration sur les zones de RésiSTerre, correspondant au territoire historique du bassin arachidier ;
  • La cohérence thématique avec une consolidation de l’angle “Climat et Territoires” permettant d’accompagner les acteurs locaux tant sur des enjeux techniques (EAD, CEF, CT) que sur des approches transversales d’animation territoriale et de renforcement organisationnel.
  • La cohérence opérationnelle, avec une emphase sur les territoires et les détenteurs de droits et non plus seulement sur les partenaires opérationnels.
  • Le principe d’innovation-efficience-efficacité, qui permet à la fois de maintenir un niveau d’activité satisfaisant, tout en libérant des espaces de réflexions et en laissant une liberté aux programmes pour porter des innovations en fonction des opportunités (par exemple la clôture de la réserve de Samba Dia, les modifications apportées sur Yaakaar, les nouveaux itinéraires techniques sur Biofermes).

Pour autant l’ensemble de ces principes doivent être encore intégrés au sein d’une stratégie pays en cours de construction et surtout en lien avec le développement partenarial attendu sur l’année 2023. Les premiers résultats obtenus avec RésiSTerre invitent à la fois à l’optimisme, puisqu’ils permettent de pouvoir présenter des actions concrètes, tout autant qu’à la tempérance à la vue des enjeux climatiques et socio-économiques. Au Sénégal, ID doit donc être capable de louvoyer entre les impératifs d’un développement contrôlé de ses activités et un contexte qui invite à la prudence pour les mois à venir.

Nos projets au Sénégal

PRODER

2019 – 2022

654 367 €

 

YAAKAAR

2020 – 2023

210 308 €

 

Biofermes

2021 – 2024

499 988€